Masseria Soluco

Préambule : la Masseria et son genius loci
La Masseria appelée (d'après le toponyme) "Cristo del Soluco" ou simplement "Soluco" est un ancien complexe architectural qui, après une longue période d'abandon, a fait l'objet d'un projet attentif et aimant de restauration et de conservation de la part de ses nouveaux propriétaires, mené selon les principes de la Charte italienne de restauration de 1972 et de la Charte européenne du patrimoine architectural (Amsterdam 1975). Les travaux de restauration, qui ont duré plus de 4 ans, ont été réalisés selon l'approche de la "conservation intégrée" (c'est-à-dire l'utilisation de techniques de restauration combinées à la recherche de la fonction la plus appropriée, en l'occurrence des différents espaces du complexe et de ses espaces intérieurs et extérieurs), en pleine conformité avec les caractéristiques physiques, architecturales, paysagères et naturelles, afin de préserver l'aura et l'identité du site ainsi que son genius loci distinctif.

Tout dans la Masseria et dans les terrains environnants est caractérisé par une authenticité totale et absolue.

La Masseria Soluco se trouve dans la région de Monopoli, dans le hameau de Gorgofreddo, et on y accède en empruntant une route rurale depuis Lacatena. Cette route serpente à travers un paysage bordé de murs en pierres sèches, au milieu de cultures arbustives, de chênes verts et de frênes.

Après un virage serré, la Masseria apparaît soudainement aux yeux du visiteur, nichée sur une crête, au bout de l'allée d'accès, entourée d'oliviers, d'amandiers et de grenadiers.

Informations historiques : datation et morphologie du complexe architectural
Les informations historiques et documentaires directes concernant la Masseria Soluco sont rares, mais l'examen des murs et la configuration singulière des volumes permettent de retracer les phases de construction et de développement.

La planimétrie révèle un complexe de bâtiments assez complexe : au noyau originel, constitué d'une tour massive sur deux niveaux datant probablement du XVe siècle, voûtée en berceau et caractérisée par d'imposantes masses murales (d'une épaisseur d'environ 1,80 mètres), se sont ajoutés, probablement aux XVIe et XVIIe siècles, deux volumes latéraux de même hauteur (et de facture similaire), ainsi qu'un majestueux trullo aujourd'hui en ruines. Par la suite, un autre volume plus bas a été ajouté à l'ensemble - très probablement au XVIIIe siècle - adossé au corps principal, servant de four à pain, aujourd'hui restauré, où les habitants des hameaux venaient probablement cuire leur pain à une époque lointaine, ainsi qu'un autre volume comprenant une chapelle, soulignée par un fronton arcué surmonté de trois statues en pierre et d'autres pièces avec des mangeoires (mais aussi des cheminées). Un joli clocher rouge surplombe et caractérise le sommet de la structure principale.

À droite du complexe se trouve une véritable chapelle patronale, dotée d'un autel en pierre de grande qualité, actuellement dissimulé sous une épaisse couche d'émail blanc brillant. La chapelle date probablement du XVIIIe siècle et était certainement utilisée comme telle depuis 1857, date de l'indulgence accordée par l'archevêque Pedicini au prêtre d'origine monopolitaine, Isaia Romeo (des recherches d'archives supplémentaires sont actuellement en cours, menées par le professeur Giovanni Brescia, qui a aimablement accepté de citer les résultats de ses recherches, en cours de publication dans le but d'une reconstruction plus complète de l'histoire du complexe). Pour commémorer cette dédicace, la famille a fait placer une plaque, qui est toujours murée aujourd'hui sur le contrefort intérieur de la chapelle.

La nef de la chapelle est voûtée, tandis que la couverture du chœur est réalisée avec une voûte en dôme, dont l'intrados est fait de chiancarelle, à l'instar du dôme d'un trullo. Outre l'autel, la chapelle est ornée d'un crucifix en bois fidèle à l'iconographie du XIXe siècle, aujourd'hui restauré, qui est vénéré dans le hameau lors de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, le 14 septembre ; en effet, dans la chapelle et les zones environnantes de la Masseria, le 14 septembre était traditionnellement célébrée la fête du hameau (comme en témoigne également le curé des communautés d'Antonelli et de Gorgofreddo, don Vincenzo Muolo). La partie supérieure du fronton est surmontée de trois petites statues, dont l'une est sans tête, représentant probablement, à en juger par leurs vêtements, des saints dominicains (et qui racontent peut-être une histoire encore plus ancienne de la Masseria, en tant que monastère fortifié).

Le corps principal est relié à l'arrière par un curieux bâtiment, autrefois utilisé comme ancien four : il s'agit d'un grand portique dont la voûte était entièrement noircie par la fumée, avec une petite ouverture sur la gauche qui donne accès à l'espace cerné derrière la Masseria. L'ancien four "public" (derrière lequel un four plus petit a été construit plus récemment, aujourd'hui restauré et remis en service) occupe tout l'espace et relie étonnamment les bâtiments, conférant au complexe de la Masseria une unité inattendue.

À quelques mètres de l'angle de la chapelle se dressent encore, au nord du complexe, les ruines d'un grand trullo en ruines, dont il ne reste que la partie supérieure jusqùà la naissance de la voûte, et d'une lamia dont on reconnaît l'imposte à la jonction avec le trullo. Ils ont été partiellement engloutis par le sol végétal érodé et entraîné vers le bas par l'érosion qui, suivant les pentes naturelles et les terrasses artificielles, s'est accumulée sur le versant ouest. En regardant le complexe depuis la route Lacatena ou depuis l'allée d'entrée, on peut imaginer son état avant l'effondrement, avec le contraste majestueux entre la tour, imposante et austère, le cône de couverture en chiancarelle de la chapelle et le majestueux trullo, un peu plus loin.

À l'arrière du complexe, à l'ouest, se trouve une grande cour, entourée (et protégée) par d'imposants murs en pierres sèches, beaucoup plus hauts que ceux qui caractérisent habituellement les paysages ruraux des Pouilles, qui enveloppent l'espace en suivant la pente (très prononcée) de la crête : elle apparaît aujourd'hui comme une sorte de salon naturel en plein air, où il est possible de passer agréablement les soirées d'été.

Il convient également de mentionner la présence d'un système complexe de collecte et de canalisation des eaux de pluie vers une citerne extérieure, sur laquelle était également construit un puits (aujourd'hui restauré). Le système de collecte des eaux pluviales, courant dans les anciennes masserias rurales des Pouilles, est particulièrement intéressant ici. En effet, la Masseria Soluco dispose de trois citernes, deux à l'intérieur des bâtiments et une à l'extérieur, entre le trullo et le corps principal. La plus ancienne était alimentée par l'eau recueillie sur la cour de l'ajout du XVIIIe siècle et sur la moitié de la cour du corps le plus élevé : grâce à un ingénieux système de gouttières, elle alimentait une deuxième citerne située sous l'une des pièces, qui comporte encore deux regards d'inspection. L'autre moitié de la cour la plus élevée était quant à elle acheminée vers une gouttière en argile, qui à son tour alimentait une troisième grande citerne située sous une autre pièce ; l'eau se décantait dans cette citerne avant de déborder, purifiée, dans une citerne plus petite, de forme cylindrique, qui servait de puits de prélèvement.

La Masseria et son environnement
Une vue aérienne (également appréciable depuis les terrasses panoramiques de la Masseria) met clairement en évidence la relation symbiotique entre le complexe architectural et son environnement. Si l'architecture du complexe est indéniablement intéressante sur le plan esthétique, historique et culturel, ce qui le rend vraiment fascinant, c'est sa relation avec son environnement rural et naturel. En effet, la Masseria Soluco est située à la base des pentes qui définissent une large incision douce, parallèle au sud-ouest de Gorgofreddo, et à proximité d'une doline, qui représente le point le plus bas de l'environnement de la Masseria.

Les terres agricoles environnantes sont principalement cultivées en oliveraies, mais on trouve également des vergers d'arbres fruitiers, entrecoupés de vastes zones boisées composées principalement de Quercus trojana, ou chêne vert, présents surtout sur les parties les plus élevées de l'environnement. Dans la partie la plus basse, en revanche, la plus grande quantité de terre végétale a été accumulée au fil du temps (souvent érodée des pentes, qui sont restées avec les affleurements rocheux à découvert malgré les tentatives de retenue avec les murs en pierres sèches) et la zone, qui abrite aujourd'hui un grand potager, un verger et un vignoble, permet naturellement une intensité et une qualité maximales des cultures (comme c'est souvent le cas dans le lit des ravins de la Murgia des Pouilles). À l'intérieur du domaine, on observe également la présence de résurgences d'eau courante et, à proximité de ces résurgences, on trouve des terres riches en composés argileux et ferreux, qui caractérisent souvent les mortiers des anciens bâtiments.

Le lien étroit entre la Masseria Soluco et ses composantes environnementales et structurelles environnantes (la possibilité de stocker l'eau à la base des pentes en la collectant sur des surfaces imperméabilisées, d'évacuer l'eau en excès en la canalisant vers les vents dominants, d'utiliser la pierre extraite directement sur place ou extraite des bancs rocheux émergents et plus fracturés, ainsi que de fonder les bâtiments directement sur le banc rocheux apparent) en fait un exemple exquis et authentique, parfaitement restauré et préservé, de la culture agricole de la région méridionale de la Murgia des Pouilles.

Les caractéristiques du territoire qui abrite la Masseria Soluco sont en effet typiques de la Murgia des Trulli, qui présente une beauté et un charme particuliers dans cette zone étroite comprise entre les agri d'Alberobello, Monopoli et Castellana, avec des paysages féeriques à découvrir.

Située à plus de 300 mètres au-dessus du niveau de la mer, la Masseria bénéficie d'un climat enchanteur, toujours frais et ventilé, même en été, grâce à un microclimat particulier dû à la présence de sources d'eau et de véritables "rivières" souterraines (les mêmes qui ont créé, à quelques kilomètres de là, les merveilleuses formations calcaires que l'on peut admirer aujourd'hui dans les célèbres Grottes découvertes à Castellana).

La Masseria constitue une base idéale pour profiter des plages voisines de Capitolo et de Savelletri, à moins de 7 kilomètres (notamment le Lido Le Tamerici, où les eaux des collines atteignent la mer et où les clients de la Masseria peuvent réserver des transats et des parasols), ainsi que pour découvrir les autres anciennes masserias de la région et les beautés naturelles et anthropiques qui embellissent le territoire environnant et son riche arrière-pays.

La Masseria aujourd'hui
Dans ses imposants murs, la Masseria abrite aujourd'hui six suites, finement aménagées (grâce à la supervision attentive de ses propriétaires, habilement assistés par la maîtrise de Nicolò et Aleksandra de "Le Icone"), et désormais dotées de tout le confort moderne.

Au point le plus élevé de la propriété, où se trouvait autrefois un réservoir d'irrigation, une piscine panoramique à l'eau salée a également été aménagée, nichée dans la tranquillité des oliviers et des chênes centenaires, offrant aux clients de la Masseria des moments de paix, de bien-être et de détente absolue, loin du bruit et de l'agitation de la vie quotidienne. La piscine est également équipée de zones d'hydromassage, où l'on peut se détendre dans ses eaux cristallines, au milieu de la verdure, dans le silence, sous le ciel éclatant des Pouilles.

De l'huile délicieuse est également produite à partir des oliviers du domaine, que les clients de la Masseria pourront déguster, notamment en assaisonnement des légumes cultivés directement dans son potager (en fonction de la saison : tomates, courgettes, aubergines, divers types de salades, navets, choux, poivrons, piments, sommités de navets, radis, chicorées, blettes, brocolis, carouges, basilic, sauge, persil, menthe, origan, ainsi que melons jaunes, pastèques, etc.).

On peut également cueillir directement des arbres du verger et des autres arbres disséminés sur les près de 5 hectares de la propriété, selon les saisons : figues et figues de Barbarie, pommes, coings, poires, cerises, griottes, pêches, abricots, noix, amandes, châtaignes, grenades et citrons.

Il est possible de se promener longuement à l'intérieur de la propriété ou de s'arrêter pour lire ou méditer à l'ombre d'un olivier ou d'un chêne, en utilisant les espaces de détente et les bancs prévus à cet effet.

Dans l'ancien four, aujourd'hui restauré, ou dans l'espace aménagé pour le barbecue, il est également possible, en accord avec le gestionnaire, d'organiser des grillades de viande, de légumes ou de poisson, ou de cuire du pain ou des pizzas.